“On ne peut pas toujours être génial” (Proust à Sainte-Beuve après une partie de billard français) . Le manque d’idée vient sûrement d’un manque de Guinness, du coup je meuble comme je peux. Quelques photos au parc en automne – on ne peut pas toujours être génial disait l’autre.
Les gens ont l’air de se faire chier en fait. Il fait froid, le soleil se couche à 3h et demi. Je suis sûr que les gamins se disent qu’ils seraient mieux au pub. Et les parents aussi.
Et puis on s’amuse bien avec son appareil photo, c’est quand même l’essentiel.
Elle est pas belle cette église ? Et cette photo ? Proche de la perfection, je te le dis. Tirage à 3000 balles, signé par l’artiste et tout le patatras. Pour le prix, je peux même faire pipi dessus.
C’est quasiment le drapeau irlandais, vert orange.
Celle-là elle est encore plus chère, au moins 5000 balles. J’y ai passé des heures. Tu peux voir, ou plutôt tu peux ne pas voir tout le travail accompli pour cette image parfait, équilibrée. Et allégorique en plus, on y voit le déchirement entre la nécessité de partir du foyer familial et l’abandon de ses propres parents. C’est la vie quoi.
Là c’est l’apothéose, un feu d’artifice de couleur. L’artiste (moi) arrive à mettre en perspective la mort humaine et la destinée végétale qui n’est que de passer du vert à l’orange, comme un feu tricolore. La grande maitrise du medium, mais également de la lumière lui permet d’exprimer toute sa sensibilité. Etant maitre de la lumière, il est le maitre du jeu et nous entraine dans une histoire dont lui seul a le secret mais qui n’est pas sans rappeler le travail du grand Hainricau H.. Plongez, plongez dans la chaleur glaciale de l’automne ; enfin tout ça finira au pub, comme d’habitude. On ne peut pas toujours être génial.
Trois heures et demie de soleil 